Khadija, victime de violences conjugales, fait trembler l’État après avoir été exclue de son propre procès. Une décision ubuesque a conduit à une condamnation de l’État pour faute lourde, révélant des dysfonctionnements judiciaires alarmants. Cinq ans après avoir subi des violences atroces, Khadija a appris par une notification iPhone que son procès avait débuté sans elle. “C’était une déflagration,” raconte-t-elle, choquée de découvrir que son ex-conjoint était jugé sans sa présence ni sa voix.
L’absence de la plaignante n’a pas ému la cour, qui a décidé d’avancer sans elle, ignorant les appels désespérés de Khadija. Le parquet n’a pas contesté l’absence de celle qui devait témoigner des atrocités vécues. Alors que son ex-compagnon, soutenu par ses avocats, a pu raconter sa version des faits sans contradiction, Khadija a été laissée dans l’ombre. Le verdict? Un acquittement pour l’accusé, sans que la vérité ne soit entendue.
Cette semaine, la justice a reconnu ses erreurs en condamnant l’État à verser 8000 euros à Khadija. Mais pour elle, cette somme ne compense pas l’injustice vécue. “Ce que je voulais, c’était être présente à mon procès,” déclare-t-elle, soulignant l’absurdité d’une situation où la victime est exclue de la salle d’audience. Elle aspire à ce qu’un nouveau procès soit organisé, car, selon elle, “un procès qui ne respecte pas les règles fondamentales doit pouvoir être contesté.”
Khadija et son avocate envisagent d’introduire un recours en révision. Cette affaire met en lumière une question cruciale : comment les victimes peuvent-elles obtenir justice lorsque des défaillances systémiques les privent de leurs droits les plus élémentaires? La lutte pour la reconnaissance de Khadija n’est pas seulement personnelle, elle soulève des enjeux fondamentaux pour toutes les victimes de violences conjugales en France.