Accor ressuscite la marque mythique du voyage. Le navire l’Orient-Express Silenseas sera produit en France par les Chantiers de l’Atlantique. Il sera propulsé à 100 % par ses voiles tout en disposant d’un moteur fonctionnant au GNL.
Les grands trains de luxe ont fait rêver des générations au point de renaître ces dernières années. Accor a longuement travaillé sur son projet « Orient-Express Silenseas » pour finalement aboutir grâce à une collaboration avec les Chantiers de l’Atlantique pour créer un navire qui commencera à voguer en 2026, où une certaine nostalgie des années 30 se marie avec les techniques de pointe.
En tant que PDG du groupe Accor, Sébastien Bazin a sans aucun doute des tâches non seulement difficiles, mais parfois un peu rébarbatives à accomplir Parions que le projet Silenseas lui a donné un espace de respiration, voire de rêve. Non pas que les complexités ne soient pas présentes, l’enjeu financier est également de taille, et les attentes immenses. Car avec la locution « Orient-Express », le groupe Accor met la barre haute. La clientèle imagine immédiatement des services hors normes, un ameublement magnifique, en bref des croisières comme il n’en existe plus, sauf dans les livres d’Agatha Christie.
2018-2026
Un projet de cette ampleur signifie quelques 3 millions d’heures de travail jusqu’à la date de livraison prévue, mars 2026, des équipes nombreuses pour imaginer dans les bureaux d’étude des Chantiers de l’Atlantique un bateau innovant qui met en avant tous les savoir-faire de l’architecture navale, mais aussi du luxe. Les voiles du Silenseas sont des joyaux de la conception marine, elles utilisent la technologie « SolidSail », ce sont des voiles rigides de 1500 mètres de surface sur 3 mâts inclinables de plus de 100 mètres de haut. L’aspect pollution a été intégré dans la conception. Il s’agit d’un voilier, une propulsion propre, assistée d’un moteur hybride spécifique au gaz naturel liquéfié et déjà prévu pour fonctionner à l’hydrogène vert une fois que cela sera possible technologiquement. Les coûts de fonctionnement sont significativement réduits car le système imaginé par les Chantiers de l’Atlantique permet à la voile de fonctionner en parallèle des moteurs dans la plupart des conditions de vent. Une performance.
100% FRANÇAIS
Le groupe Accor a voulu faire de ce projet une vitrine du savoir-faire français. Fabrication française sur les Chantiers de l’Atlantique, agencements intérieurs et extérieurs créés par des agences et un architecte français, Maxime d’Angeac qui travaille déjà sur les trains de la marque.
LA RENAISSANCE D’UN MYTHE
Le dernier train Orient-Express roula en 1977, mais la marque Orient-Express restait propriété de la SNCF qui a mis sur un pied un projet de relance lors des dernières années. C’est en 2017 que le groupe AccorHotels investit dans la société Orient-Express à hauteur de 50%. L’objectif premier du groupe était de développer le segment luxe de son hôtellerie. Depuis lors, le groupe a pris le contrôle de la société et a créé une nouvelle division « Luxury & Lifestyle ».
Cette dernière rassemble plusieurs marques, Raffles & Orient Express, Fairmont, Sofitel & MGallery, Ennismore. Un train Orient-Express est en train de renaître, actuellement en chantier, il devrait être présenté dès la fin de l’année ainsi qu’aux prochains Jeux Olympiques de Paris avant d’être mis en circulation en 2025. Ce dispositif est complété par le premier établissement hôtelier 5 étoiles à la marque Orient-Express qui ouvrira l’an prochain à Rome. Une bonne manière de se repositionner en leader face au concurrent, le train de luxe Venise-Simplon-Orient-Express qui appartient à un autre groupe hôtelier, le groupe Belmond du groupe LVMH. A noter que le projet est financé principalement par des banques commerciales et un consortium d’actionnaires, dont Accor.
DE SAINT-TROPEZ À CAPRI
Dorénavant, Orient-Express au sein de la nouvelle division luxe devient l’un des axes stratégiques du groupe et de son avenir. Avec Silenseas, le groupe va frapper un grand coup dans le monde du tourisme du grand luxe. Cet immense voilier va commencer par naviguer en Méditerrranée, auprès de quelques lieux emblématiques, tels Saint-Tropez, Portofino, Capri l’été, avant de traverser l’Atlantique et proposer sa croisière hivernale dans les Caraïbes.
Sébastien Bazin décrit le groupe qu’il dirige comme innovant et pragmatique, résolument tourné vers l’avenir. A son avis, la « fusion de l’art de vivre et du voyage » sont des marqueurs de développement pour le futur. Avec le projet Silenseas, le groupe illustre la phrase de son PDG : « Nous sommes des pionniers, des navigateurs du présent et de l’avenir ».